Retour d’expérience d’un « jeune » pilote de planeur

La discipline du vol en planeur n’est pas très connue en France. Aussi quand on décide d’aller vers un club on a plein de questions. Voici modestement un retour d’expérience d’un père et de son fils, qui ne connaissant rien au planeur, sont après deux années des passionnés !

Le planeur est par nature discret, sans moteur il vole sans bruit. Tout blanc, pour protéger sa voilure du soleil, il est très difficile à distinguer dans le ciel par une belle journée de cumulus. Pour autant ils volent au-dessus de nous à chaque belle journée. La prochaine fois que vous partirez en vacances, prenez le temps de lever les yeux au ciel (sauf si vous êtes au volant !) nul doute que vous pourrez en admirer un tournant autour d’une bulle d’air chaude.

Est ce un sport accessible ? clairement oui à tous les niveaux. Il ne demande pas d’habilité physique particulière, tout le monde peut le pratiquer, à partir de 14 ans, que l’on soit un garçon ou une fille. Contrairement à beaucoup de sport on peut y venir à tout age, alors n’hésitez pas. L’obtention du brevet de pilote planeur nécessite de passer un examen théorique et pratique (comme pour une voiture finalement) et réclame juste une pratique régulière. Et le nerf de la guerre, le budget. Les jeunes peuvent bénéficier de subventions qui leur permettent de boucler une saison pour 1000€. Un adulte qui aura volé régulièrement s’en sortira pour 1500€. Le principe est un budget minimal (inscription, assurance) puis on paye à l’heure de vol. Donc chacun peut aussi adapter son activité à son budget. Et puis il n’y a pas que dans un planeur que l’on se fait plaisir, on peut aussi aider au sol.

Plus précisément comment se passe vos deux premières années et quels équipements prévoir ?

Première étape : l’élève pilote en bi-place

Muni de votre simple bob et de vos lunettes de soleil vous allez apprendre à piloter un planeur dans une machine biplace. A chaque séance d’une heure vous aller être amené à réaliser de plus en plus de manœuvres jusqu’aux plus complexes : le décollage et l’atterrissage. En parallèle du pilotage vous allez aussi travailler votre théorie via la lecture d’un manuel mais aussi via des cours. Mais il faut aussi apprendre toute la vie au sol : sortir, déplacer, préparer un planeur. Aider au lancement, nettoyer, entretenir les planeurs. Il faut donc être prêt à consacrer plusieurs heures au sol pour une heure en vol, mais tout est enrichissant.

Dans cette première phase le plus important c’est de bénéficier d’une bonne météo (pour pouvoir voler) et d’être assidu pour progresser.

Et là un jour (en moyenne 20 heures après vos premiers vols…bon ok ça a été moins pour mon fils !) l’instructeur va descendre du planeur et vous dire « Es-tu prêt à repartir tout seul ? ». C’est le fameux « lâché solo » tant attendu et vous vous retrouvez aux commandes seul pour un moment magique !

Deuxième étape : l’élève pilote en mono-place

Fort de la confiance de votre instructeur, toujours sous sa supervision, en contact radio permanent et porté par l’envie de voler, vous pilotez seul votre planeur de formation pour deux ou trois vols de moins de 1 heure. Puis vient rapidement une nouvelle étape importante : après un briefing sur le fonctionnement du planeur vous voilà aux commandes de votre premier mono-place. Vos vols vont rapidement durer de plus en plus longtemps ; 1 heure puis plusieurs heures. Là vient le temps de s’équiper un peut plus que l’indispensable bob-lunettes. Une poche à eau pour vous hydrater, de quoi manger, une montre pour connaitre votre temps de vol, un logiciel de vol (calculateur de vol) installé sur votre smartphone afin de vous aider à la gestion du vol. Donc là aussi rien de bien onéreux mais il faut bien s’équiper pour profiter.

Dans cette deuxième phase vous êtes contraint de voler autour de votre terrain et de ne pas vous éloigner au delà d’une « finesse 10 ». Le principe est de sécuriser votre vol pour toujours revenir au terrain. A Montaigu, le plafond de vol au dessus du terrain est de 1600 mètres donc on ne s’éloigne pas à plus de 16 km. Pas d’inquiétude, ça fait un bon terrain de jeu et on a encore plein de choses à apprendre.

Troisième étape : l’examen final

Après quelques dizaines d’heures en solo ou en duo avec votre instructeur, ce dernier vous proposera de vous présenter à l’examen pratique. Vous devrez au préalable avoir validé votre théorie (examen sous forme de QCM). L’examen pratique consiste en un vol au cours duquel vous réaliserez toutes les manœuvres demandées par l’examinateur. Vous répondrez à des questions et expliquerez toutes vos actions. Mais comme vous êtes déjà pris par la passion du vol en planeur tout se passe bien et vous voilà breveté.

S’ouvre à vous pleins de beaux vols sur des planeurs de plus en plus performants. Bientôt l’apprentissage du vol en campagne (pour pouvoir s’éloigner du terrain) et l’autorisation d’emporter un passager. Le partage du vol avec votre famille ou vos amis s’offre à vous.

Bons vols !